Qui n’a jamais dit « Je le ferai plus tard » ? Cette tendance à sans cesse reporter nos tâches, qu’elles soient grandes ou petites, est universelle. Finir un rapport, faire la vaisselle ou même sortir les poubelles, bien que ces tâches semblent simples, nous trouvons toujours une raison de les remettre à plus tard. Mais pourquoi donc succombons-nous si facilement à la procrastination?
Dans cet article, nous allons explorer la science derrière la procrastination. Plus qu’une simple paresse ou un manque de volonté, la procrastination est un comportement complexe qui s’explique par des facteurs psychologiques profonds. Nous évoquerons notamment les travaux de Dr. Piers Steel, expert en psychologie de la motivation, qui nous aidera à comprendre les mécanismes en œuvre derrière ce phénomène.
Nous verrons également comment notre cerveau réagit face à ces tâches que nous avons tendance à remettre à plus tard et les stratégies pour combattre la procrastination. Enfin, nous vous donnerons des conseils basés sur des recherches scientifiques pour vous aider à vaincre ce penchant naturel à différer l’inévitable.
Introduction
La procrastination est un phénomène répandu que presque tout le monde expérimente à un moment ou à un autre. On peut la définir simplement comme « l’habitude de remettre à plus tard. » Cependant, derrière cette déclaration de surface, il existe une science complexe basée sur la psychologie et la neurobiologie qui explique pourquoi nous procrastinons et comment cela influence notre comportement et nos performances. Jetons un regard détaillé sur la science derrière la procrastination.
Psychologie et procrastination
La procrastination est intrinsèquement liée à nos processus de prise de décision. Les influences psychologiques contribuent grandement à ce que nous faisons ou évitons de faire.
Le Dilemme du Présent et de l’Avenir
L’une des principales raisons psychologiques de la procrastination est le conflit entre le moi présent et le moi futur. Notre « moi présent » préfère le plaisir instantané et l’évitement de l’effort pendant que le « moi futur » vise le succès à long terme. C’est la raison pour laquelle nous repoussons souvent des tâches importantes au profit de choses plus agréables dans le court terme.
La Théorie de l’Auto-Détermination
La Théorie de l’Auto-Détermination (ou TAD) suggère une autre explication possible de la procrastination. Cette théorie propose que nous sommes plus susceptibles de retarder les tâches qui ne correspondent pas à nos valeurs ou qui semblent imposées de l’extérieur. En revanche, nous sommes plus motivés lorsque nous ressentons un sentiment d’autonomie dans nos actions, ou lorsque nous jugeons qu’une tâche a de la valeur pour nous.
Neurobiologie et procrastination
Outre la psychologie, la neurobiologie joue également un rôle majeur dans l’explication de la procrastination.
Le combat entre le système limbique et le cortex préfrontal
Le cerveau humain a deux systèmes majeurs impliqués dans la prise de décisions : le système limbique, qui réagit aux stimuli immédiats et aime les récompenses instantanées, et le cortex préfrontal, qui est capable de penser à long terme et de planifier pour l’avenir. Normalement, c’est le cortex préfrontal qui nous retient du grignotage malsain ou de la procrastination. Mais quand nous sommes fatigués ou stressés, il ne parvient pas à réguler le système limbique, ce qui conduit à des comportements de procrastination.
La Dopamine et l’appréhension des récompenses
Notre cerveau libère la dopamine, un neurotransmetteur, quand nous anticipons une récompense. Cette substance chimique provoque un sentiment de plaisir et de satisfaction. Le problème est que notre cerveau libère la dopamine aussi bien pour de petites récompenses immédiates (comme regarder une vidéo drôle sur YouTube lorsque nous devrions travailler) que pour de grandes récompenses à long terme (comme terminer un projet important). Ce mécanisme peut donc encourager la procrastination.
La procrastination et la performance
Il est intéressant de noter que la procrastination n’engendre pas toujours une mauvaise performance. Certaines recherches suggèrent qu’un certain niveau de procrastination peut en fait améliorer la créativité et l’innovation. Par exemple, Steve Jobs était connu pour procrastiner et pourtant, il a créé l’une des entreprises technologiques les plus innovantes du monde. Cela dit, il est important d’apprendre à gérer la procrastination pour qu’elle ne devienne pas un obstacle au succès.
Conclusion
Comprendre la science derrière la procrastination peut nous aider à dépasser cette tendance et à améliorer notre productivité. En faisant attention à nos schémas de pensée, en cultivant l’auto-motivation, et en équilibrant les demandes de notre système limbique et de notre cortex préfrontal, nous pouvons commencer à prendre le contrôle de nos habitudes de procrastination.
Soit proactif, plutôt que procrastinateur, en étant conscient de ces facteurs psychologiques et biologiques. Les résultats peuvent être surprenants et vous aider à atteindre vos objectifs plus efficacement.
Conclusion : Le dilemme de la procrastination
Nous avons examiné la science derrière la procrastination, ce phénomène de report des tâches qui peut souvent nous mener à la frustration. Alors que certains y voient une mauvaise habitude à éradiquer, d’autres estiment qu’elle peut à l’occasion être bénéfique. Nous avons également exploré les différentes raisons pour lesquelles nous pourrions reporter nos tâches, allant de la gestion insuffisante de notre temps à une faible estime de soi, ou encore à des facteurs neurologiques comme la dysfonction du cortex préfrontal.
Il est donc clair que le problème de la procrastination est complexe. Voici quelques points clés à retenir :
– Nous ne procrastinons pas simplement par paresse, il y a des facteurs psychologiques, émotionnels et neurologiques en jeu.
– La procrastination est souvent couplée à des problèmes de gestion du temps et de priorisation des tâches.
– Les procrastinateurs tendent à privilégier le plaisir immédiat au détriment des récompenses futures.
– Si non traitée, la procrastination chronique peut mener à une détresse émotionnelle et à une diminution de la productivité.
Des axes de recherche futurs pourraient se concentrer sur des moyens efficaces de traiter la procrastination, qui tiennent compte à la fois de ses origines psychologiques et neurologiques. Des études sur le rôle de l’environnement, des facteurs génétiques et des traits de personnalité pourraient également être utiles.
En outre, bien que la recherche a très souvent étudié la procrastination du point de vue négatif, il serait intéressant de se pencher sur les avantages potentiels de ce comportement. Des cas où la procrastination a pu mener à l’innovation ou à la créativité pourrait être explorés.
La science derrière la procrastination est une porte ouverte sur une meilleure compréhension de la nature humaine et de notre comportement face aux tâches et aux défis. Cela donne une éclairage sur pourquoi nous faisons les choses que nous faisons et comment nous pourrions œuvrer vers des solutions constructives.
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